
Le 28 juin dernier a eu lieu le second tour d’une élection municipale hors normes, largement perturbée par la crise sanitaire. Si vous avez entendu parler de « vague verte » ou d’échec du parti présidentiel, voici ce que cela veut dire, avec des exemples concrets, ville par ville.
Paris
Dans la capitale, la maire actuelle de Paris, candidate socialiste ralliée au second tour par les écologistes, Anne Hidalgo, a été réélue avec près de 49 % des suffrages parisiens. Rachida Dati, candidate du parti Les Républicains a obtenu près de 34 %, elle sera donc la cheffe de l’opposition au Conseil de Paris. Enfin, Agnès Buzyn, candidate de La République en Marche, a perdu des voix par rapport au premier tour, et ne siégera pas au Conseil de Paris, son score étant de moins de 15 %. L’alliance entre Anne Hidalgo et les écologistes donnera à ces derniers une mairie d’arrondissement, mais on ignore encore lequel.
Paris XIV
Dans notre arrondissement, la maire actuelle, Carine Petit, candidate de la liste d’Anne Hidalgo, est réélue. Comme à l’échelle de la ville, c’est la candidate Les Républicains, Marie-Claire Carrère-Gée, qui dirigera l’opposition place Ferdinand Brunot.
Lyon
Lyon est une des villes qui tombe aux mains des écologistes, après 19 ans de pouvoir de Gérard Collomb (PS puis LREM). Ainsi, Grégory Doucet, candidat Europe Ecologie les Verts en coalition avec les partis de gauche (Parti Socialiste – Parti Communiste Français – La France Insoumise) gagne la mairie avec plus de 50% des voix. La Métropole de Lyon, qui regroupe 59 communes, a aussi été emportée par EELV, et son candidat, Bruno Bernard.
Marseille
La deuxième ville du pays ne sait toujours pas à cette heure qui sera sa future maire. Michèle Rubirola, ex-EELV, candidate du « Printemps Marseillais », union de la gauche, semble en bonne position. Elle s’oppose à Martine Vassal, candidate de la droite et successeure de Jean-Claude Gaudin, au pouvoir dans la cité phocéenne depuis 1995. Comme à Paris et à Lyon, la maire de la ville sera élue par des élus d’arrondissement. Or, malgré l’avance dans les urnes de plus de 10 000 voix du « Printemps Marseillais », les deux principales listes ont autant de conseillers municipaux à l’échelle de la ville. Mme Rubirola est quand même en avance du fait du probable soutien de Samia Ghali, dissidente de gauche, qui donnera probablement ses voix au « Printemps ».
Bordeaux
A Bordeaux, un maire écologiste, Pierre Hurmic, a investi l’Hôtel de Ville, après plus de 70 ans de droite. Deux anciens maires de Bordeaux ont étés Premiers Ministres : Jacques Chaban-Delmas (sous G. Pompidou) et Alain Juppé (sous J. Chirac). Cette victoire est-elle due aux nombreux parisiens venus s’installer à Bordeaux ?
Strasbourg, Poitiers, Besançon, Tours, Annecy, Grenoble
Dans toutes ces villes, des listes écologistes ont été élues, ou réélues à Grenoble. C’est le cœur de la « vague verte ».

Toulouse
A Toulouse, la liste du maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR-LREM) est réélue. C’est la plus grande ville gardée par la droite, avec Nice.
Lille
A Lille, la maire socialiste sortante, Martine Aubry, a gagné son quatrième mandat de justesse, avec 227 voix de plus que la liste écologiste. Ces derniers n’ont pas demandé de recompte des voix.
Le Havre, Pau
Au Havre, le Premier Ministre, Edouard Philippe a conservé son poste face à Jean-Paul Lecoq, candidat communiste pour l’union de la gauche. La question sur son maintien au gouvernement et d’un remaniement est posée. A Pau, François Bayrou a conservé sa ville. Ce sont les plus grandes villes contrôlées par LREM et son allié, le MoDem.
Perpignan
Perpignan est la première ville de plus de 100 000 habitants emportée par le Rassemblement National et Louis Aliot, depuis Toulon en 1995.
Conclusion
Les écologistes ont donc emporté beaucoup de grandes villes, mais la droite a bien tenu et s’est relevée après les échecs de la présidentielle de 2017 et des européennes de 2019, malgré la perte de Bordeaux et probablement de Marseille. Le Parti Socialiste s’est aussi réaffirmé au niveau local après sa chute depuis 2017. Enfin, le parti présidentiel, La République en Marche, a connu un lourd échec, notamment à Paris.
Si vous voulez trouver les résultats des municipales dans une ville, voici une page utile :

Carte créée par mes soins
Noé
Sources :
Le Monde, France Inter, France Info, BFM, Ministère de l’Intérieur, Wikipédia