Inédit : l’exercice Orion

Cette année, avec tous les dangers internationaux qui nous guettent, l’armée française et ses partenaires transatlantiques vont s’entraîner à la guerre de haute-intensité*. Un exercice inédit qui, après plus de 20 ans, va se passer en dehors des camps d’entraînement aménagés : les simulations se dérouleront dans la vraie campagne, en terrain civil…

De quoi s’agit-il ?

L’exercice militaire Orion 2023 se distingue de banals entraînement sur plusieurs points :

  • C’est le premier entraînement « de haute intensité » depuis 2001. De plus, le fond de toile et les expérimentations sont issues directement de la guerre en Ukraine
  • C’est le premier grand exercice interarmées qui comprend toutes les composantes et capacités de l’armée française : terre, mer, air, train (ravitaillement) et, pour la première fois, cyber (télécommunications, hackage simulé…)
  • Il va se dérouler en terrain civil (l’armée française ne dispose pas de camps d’entraînement assez grands). Par exemple le mercredi 8 mars ainsi que le 9 mars, des parachutistes français ont sauté sur Cahors et essayé de prendre le contrôle de la ville contre d’autres militaires français qui ont joué le rôle de « méchants »

Le scénario est de venir en aide à un pays ami (Arnland) qui est mis sous pression par son encombrant voisin (Mercure) qui instrumentalise des milices dans Arnland.

Il y aura plusieurs phases:

  • La planification a eu lieu sur le deuxième semestre 2022.
  • La 2e phase, qui a déjà commencé (et est terminée), consiste à « entrer en premier dans un environnement contesté » avec le déploiement de parachutistes dans le sud de la France (Cahors- à l’heure où j’écris, ils sont en train de simuler la prise de ponts puis d’un village, le 9 mars). Elle s’est déroulée de milieu février à milieu mars. Il s’agit de porter assistance à Arnland, avec en tout 7000 soldats. Il y aura aussi un débarquement de la Méditerranée.
  • Puis il faudra aider le gouvernement local à gérer la crise, notamment avec la construction de bâtiments civilo-militaires. Tout ça se déroulera fin mars.
  • La 4e phase se déroulera mi-avril début mai, et 12 000 militaires interviendront dans l’Est de la France, dans le cadre d’un conflit direct entre Mercure et Arnland.

Quel est le but ?

La France n’a été engagée dans aucun conflit majeur depuis la seconde guerre mondiale. Ses interventions se limitaient à des missions de maintien de la paix avec l’ONU, l’UE ou l’OTAN (Kosovo…), où à des guérillas antiterroristes dans le désert ou les montagnes (opération Barkhane, Afghanistan…) où il n’y avait pas d’ennemi clair et précis.

Cela veut dire qu’elle ne sait plus faire la guerre contre un vrai Etat, contre une armée égale à la sienne. La guerre en Ukraine nous a montré que la guerre de haute-intensité* était encore d’actualité. Donc, il faut être prêt au moindre conflit et continuer à s’entrainer pour redévelopper ses capacité de guerre à grande échelle.

Deuxième, et c’est une étape très importante pour notre Défense, l’exercice inclut et simule pour la première fois l’élément cyber. Encore une fois, aucun conflit majeur n’a inclut une guerre qui se déroulait aussi sur des ordinateurs. L’Ukraine est la première guerre qui utilise les nouvelles technologies.

Dans l’exercice Orion, ces nouvelles technologies vont être testée et il y aura des scénarios de panne cyber. Le but étant d’appréhender ces technologies dans les futurs conflits.

En bref, cet exercice va essayer de simuler au mieux la guerre de haute intensité* (comme en Ukraine) pour anticiper les solutions et les nouveaux environnements de combat (matériels et immatériels)

Kenzo

*La guerre de haute intensité

Le terme de guerre de haute intensité ou de guerre chaude désigne une guerre se faisant non pas d’égal à égal mais où les deux camps disposent de matériels relativement sophistiqués (blindés, avions, marine…) ou ont un savoir-faire là aussi relativement avancé (combat interarmée, interarme, commandement…). Les interventions militaires menées par la France ces dernières année sont des guerres assymétriques (guérillas) alors que la guerre en Ukraine est une guerre de haute intensité (l’Ukraine dispose d’une arme aérienne, bientôt de bons blindés… Elle dispose aussi d’un bon commandement).

2 réflexions sur “Inédit : l’exercice Orion

    1. Jeunes Pages

      Kenzo Som
      Bien sûr que ca polluera, mais il vaut mieux être préparé à une menace court terme qui menace directement notre vie : la guerre. Et je pense que les initiatives écologiques ne devraient pas être prise dans ce domaine là, mais plutôT dans d’autre secteurs civiles qui n’atteignent pas notre sécurité directe.
      On ne pourra pas éviter une guerre ou une menace internationale, alors qu’on peut encore réduire les effets du changements climatiques.

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